L’idée de Statuts est née au moment des tests de Programme court avec essorage imaginé par Gilles Touyard. Cette installation-performance présente toutes les caractéristiques d’une confrontation entre corps et machine ; mais elle est peut-être avant tout un "geste" de plasticien : placer les corps sur un socle et, simultanément, les déboulonner. Pour aller plus loin, en compagnie d’autres artistes, y compris ceux que l’on ne peut plus rencontrer, l’envie est venue de créer un contexte qui permette d’insister sur ce questionnement-là, celui du statut que nos pratiques artistiques donnent au corps et à la présence.
Dans un cheminement successif autour de pièces plastiques ou performatives sont convoquées des œuvres mettant en scène une dérive possible des statuts du corps. La "présentation" est déclinée en une série d’étapes : du corps entier (incarné, totalement là, vivant et respirant) au corps révélé seulement par la lumière qu’il absorbe, du corps trafiqué par nos machineries perceptives au corps absent ou hypothétique problématisé par certaines pièces plastiques. Chaque étape propose une nouvelle dérive tout en montrant au même niveau des expériences qui requièrent habituellement des modes de présentation spécifiques : sur un pied d’égalité sont aussi bien présentés des actes spectaculaires que des objets plastiques.
Boris Charmatz
Lectures (Hollis Frampton, François Dagognet, Jean-François Pirson) : Vincent Dupont
Performance : Roman Signer
Installation-performance : Programme court avec essorage / Gilles Touyard, Julia Cima, Boris Charmatz
Narcisse Flip – Loop : Xavier le Roy en collaboration avec Tino Sehgal
Sérigraphies : Jean-Luc Moulène
Installations : Sylvia Bossu ; Bertrand Lamarche ; Superamas
Production : Association Edna
Créée à la ferme du buisson les 02 et 03 mars 2001